Parmi nos nombreuses sources d’inspiration, l’oeuvre du peintre Pierre Soulages tient une place à part. Son utilisation systématique de la couleur noire et l’apparente simplicité de ses toiles cachent en réalité une infinité de nuances. Elles racontent de multiples histoires à qui sait voir au-delà des apparences.
De Rodez au MOMA
Pierre Soulages naît le 24 décembre 1919 à Rodez, dans l’Aveyron. Sa vocation artistique apparaît très tôt, suite à une visite scolaire à l’abbatiale de Conques où il découvre l’art roman. A l’âge de 20 ans, il est accepté aux Beaux-Arts de Paris.

Finalement, il renonce à y entrer, jugeant « l’enseignement médiocre », et repart dans son Sud natal. Il se rend à Montpellier où il fréquente assidûment le musée Fabre. Il rencontre Colette, qui devient sa femme en 1942. Chez les Soulages, amour rime avec toujours.
Ah l’amour, ça nous inspire… comme en témoignent les chapitres 3 et 4 de notre collection Neverland.
A partir de 1947, il produit ses premières œuvres abstraites, des calligraphies à la peinture noire (déjà) ou au brou de noix. Son style unique est assez mal reçu en France. Soulages déclare d’ailleurs qu’à cette période d’après-guerre « la mode n’était pas au noir mais au jaune, au rouge et au bleu ».
Sa première grande exposition a lieu en Allemagne en 1948 puis, dès les années 50, ce sont les musées américains qui lui ouvrent leurs portes : le Guggenheim Museum et le MOMA de New York. Il rencontre alors un immense succès et commence à exposer dans le monde entier.
Tout au long de sa carrière, Soulages cultive sa singularité et ça chez Silowane, on aime !
Rien ne se fait que de cette façon: en demeurant irréductiblement soi-même. »
La singularité passe également par les vêtements que l’on porte donc parcourrez notre e-shop afin de dénicher LA pièce qui vous permettra d’exprimer ce que vous êtes vraiment.
De 1987 à 1994, il réalise, avec Jean-Dominique Fleury, maître-verrier, une magnifique série de 104 vitraux pour l’abbatiale de Conques, tellement déterminante pour sa vie artistique.

Aujourd’hui, à presque 100 ans, Pierre Soulages continue de créer, à Sète (Hérault) dans l’incroyable maison-atelier que Colette et lui ont imaginée dans les années 60.
La révolution de l’Outrenoir

Comme il le raconte lui-même, le tournant majeur de la carrière artistique de Pierre Soulages intervient, par hasard, le 14 avril 1979.
C’est à la suite d’un accident, une toile ratée, que je suis passé du noir à l’Outrenoir. Recouvrant entièrement mes toiles de noir, j’ai fait naître la lumière. Avant je peignais avec du noir. Maintenant la lumière est mon instrument. Désormais mes toiles accueillent la lumière par reflet, du fait de la texture de leur surface et elles la renvoient vers nous.
Soulages définit son Outrenoir comme un noir lumière. Ces monochromes noirs ne sont pas lisses mais constitués de reliefs, d’aspérités, de traces. C’est la réflexion de la lumière sur la toile qui révèle ses qualités picturales.
Pierre Soulages et ses propres règles
Une peinture active
Pierre Soulages pratique une peinture active. Il ne pose jamais sa toile vierge sur un chevalet mais il la met au sol. Il peint debout, se déplace, tourne autour son tableau en devenir.
L’outil complice du peintre
Pour Soulages, peindre signifie brosser, gratter, effacer… Il utilise palettes, brosses et couteaux mais il n’hésite pas à fabriquer ses propres outils. Il considère que le choix de l’outil est déterminant dans la construction d’une oeuvre, au même titre que le motif ou même que le peintre lui-même.
Le titre, ce grand absent
Par ailleurs, Pierre Soulages considère que l’enjeu de sa peinture se trouve dans l’expérience du spectateur face à la toile. L’artiste refuse d’influencer celui qui regarde par un titre littéraire qui oriente forcément la lecture d’une oeuvre. Chacune de ses toiles se caractérise donc uniquement par ses dimensions et la date de son achèvement.
Où admirer le noir lumière ?
Quand on écrit avec de l’encre noire, ce n’est pas forcément une lettre de condoléances !
Pierre Soulages
Un grand nombre de musées accueille des œuvres de Soulages notamment le musée Fabre de Montpellier qui a une salle dédiée au peintre.
Mais si vous êtes, comme nous, fans de Soulages, le musée à son nom, situé à Rodez, est un incontournable.
Sinon, pour les nordistes, le musée du Louvre consacrera une rétrospective à l’artiste du 11 décembre 2019 au 9 mars 2020, à l’occasion des 100 ans du peintre à travers une exposition inédite. Notre love story avec le roi du noir n’est donc pas prête de s’arrêter !